C'est sur un fond de guerre du Vietnam que les Hippies des quatre coins des Etats-Unis se sont rassemblés dans un champs, à Bethel dans l'état de New-York, pour "3 jours de paix et de musique" au Woodstock music and art fair, du 15 au 18 août 1969. Ce qui devait être un simple petit festival accueillant 50 000 personnes, s'est révélé être le rassemblement emblématique de la génération hippie. Il a attiré plus de 500 000 d'entre eux et a généré le plus grand bouchon connu par le pays. Trente deux groupes y ont participé, mais à l'encontre de toute attente, Bob Dylan n'en a pas fait partie alors que le festival fut créé en son honneur, son nom a été retiré de la tête d’affiche.
Woodstock a été un festival à 3 faces d'un point de vue artistique.
Woodstock : le combat des artistes
En réponse au contexte conflictuel dans lequel se trouvait les Etats-Unis, des artistes se sont servi du festival pour faire passer un message de paix et montrer qu'ils ne voulaient pas de cette guerre. Un des moments les plus marquant de Woodstock fut la reprise de l'hymne national Américain The Star Spangled Banner par Jimi Hendrix. Dans cet hymne le guitariste a su reproduire le son des bombardements qui s'abattaient alors sur le Vietnam. C'est une manière de dénoncer la guerre à travers la guitare et Jimi Hendrix a fait vivre une expérience traumatisante à la foule : une immersion dans la guerre et son vacarme assourdissant. Country Joe McDonaldquant à lui s'est occupé de contestations par les textes. Avec sa chanson I Feel like I'm Fixing To Die Rag, il a dénoncé une guerre sans intérêt. Il a d'abord commencé, d'ailleurs, en prononçant la légendaire phrase "Give me a F, give me a U, give me a C, Give me a K!", reprise par la foule toute entière.
Woodstock : une rivalité scénique
Ce festival représentait un moyen de se démarquer, pour les groupes déjà connus, et de prouver leur talent. On a assisté à des démonstrations de techniques plus impressionnantes les unes que les autres. Parmi celles-ci, trois sont à retenir. Premièrement celle de Santana avec la chanson Soul Sacrifice, dans laquelle chaque instrument effectuait un solo. Le groupe a prouvé que les membres étaient des maitres incontestés de l'improvisation. Ensuite, le groupe Ten Years After, avec la chanson I'm going home, a permis au chanteur/guitariste (Alvin Lee) de remporter le titre du guitariste le plus rapide. Enfin, le groupe The Who, a montré toute l'énergie qu'il pouvait dégager sur scène. En effet, le principe du groupe était d'instaurer un concours entre les membres afin d'élire celui qui avait la prestation la plus folle. Grâce à ce concours, chacun d'entre eux a pu développer une technique particulière qui a valu leur renommée scénique.
Woodstock : un tremplin artistique
En plus des groupes et artistes déjà connus, le festival de Woodstock a permis la découverte et l'émergence d'autres talents. Ainsi, la carrière de Joe Cocker a pu décoller grâce à sa reprise de la chanson With A Little Help from My Friends des Beattles. Avant ce concert, l'artiste n'avait que peu de notoriété. Le public découvre lors du festival un chanteur à la voix rauque, "titubant" et mimant une basse imaginaire. Après ce passage, il est devenu un artiste incontournable. Il en fut de même pour le groupe Grateful Dead avec leur improvisation de 40 minutes et leurs influences psychédéliques. C'est l'un des seuls groupes qui aura résisté à "l'après Woodstock". Enfin, le chanteur Richie Havens, connaît un tournant dans sa carrière grâce au festival. En effet, c’est lui qui a ouvert le festival, le public sous le charme l’acclame à n’en plus finir, il a donc assuré un concert de plus de 3 heures en mélangeant set liste définie et improvisation totale. Sa chanson Freedom, est devenue l’hymne de toute une génération.
Le festival fut à la fois un des points culminants de la contre-culture des années 1960 et de la culture hippie et marque le déclin du Flower Power.
Gautier DE CONINCK
Sources:
Dictionnaire illustré Le rock,Yann Plougastel,Larousse, 1997
http//:www.ina.fr
Woodstock, Michael WADLEIGH, 1970